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Le Britannique
Impasse à la cour d'Angleterre
George II, roi d’Angleterre, est un souverain déterminé à exercer son pouvoir. Plus d’un million de ses sujets s’entassent dans ses 13 colonies d’Amérique. Il y a pourtant toutes ces terres à l’ouest de la vallée de l’Ohio qui ne demandent qu’à être colonisées. Mais une poignée de sujets français qu’on appelle « Canadiens », ainsi que quelques milliers d’Amérindiens, lui font obstacle. Une solution s'impose : il faut aller faire la guerre en Amérique.
Plus importante que le nombre : la détermination
L’Angleterre compte beaucoup moins d’habitants que la France. Malgré cela, elle est déterminée à conquérir l’Amérique et déploie des efforts considérables pour la peupler et l’armer à la hauteur de ses ambitions.
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James Wolfe
Critiqué par certains officiers qui l’accompagnent mais respecté par ses soldats, le major général James Wolfe est un jeune officier prêt à tout pour s’illustrer sur le champ de bataille. Écoutons-le se présenter.
Je suis le major général James Wolfe. Je suis né le 2 janvier 1727 à Westerham, Angleterre.
Je suis entré très jeune dans l’armée. Déjà, à 15 ans, j’étais avec le 12e régiment d’infanterie avec le grade d’enseigne. Puis l’année suivante, je combattis dans ma première bataille à Dettingen, en Allemagne, et je fus immédiatement promu lieutenant.
À 17 ans, j’ai été nommé capitaine dans le 4e régiment d’infanterie. Peu après, je devins aide de camp du lieutenant général Henry Hawley et c’est avec lui que je pris part à la célèbre bataille de Culloden en Écosse.
Le 2 juillet 1747, je démontrai beaucoup de courage lorsque je fus blessé à la bataille de Laffeldt, aux Pays-Bas. À la fin de la guerre de Succession d’Autriche, en 1748, je fus nommé major dans le 20e régiment d’infanterie.
Puis en 1750, je reçus le grade de lieutenant-colonel et en 1757, celui de colonel.
Voilà pourquoi à Louisbourg, en 1758, on me donna le grade temporaire de général de brigade en Amérique.
Il y a peu de temps, le 12 janvier 1759, sous les directives express du premier ministre de l’Angleterre, William Pitt, on me nommait major général et commandant des forces de terre de l’expédition sur Québec.
Aujourd’hui, on me donne pour cette expédition une excellente armée dont le noyau est constitué de dix bataillons d’infanterie de l’armée régulière anglaise déjà en service en Amérique depuis quelques temps. Je suis donc certain qu’avec ma grande compétence et la meilleure armée au monde, je saurai mener mes troupes à la victoire sur la ville de Québec.
Les pions se déplacent sur l'échiquier
Nous sommes à l’hiver 1759, six mois avant l’arrivée du général Wolfe devant Québec. Depuis le début des hostilités, plusieurs batailles et escarmouches ont eu lieu dans l’est du continent américain.
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Prélude à la guerre
Pour la première fois de leur histoire, la France et l’Angleterre se lancent dans une guerre qui a débuté par des batailles entre leurs colonies d’Amérique. Écoutons comment tout a commencé...
Dans les années 1750, l'Ohio est considérée par les Français comme un lien vital entre la Nouvelle-France et la Louisiane. C’est pourquoi, ils revendiquent cette vallée comme étant leur possession. En 1754, les Britanniques envoyèrent George Washington (futur premier président des États-Unis) ordonner aux Français de quitter ce territoire. Les Français refusèrent de partir.
Par la suite, Washington s’installa au fort Nécessité avec près de 400 Britanniques. Au mois de juillet 1754, un contingent d'environ 600 Français et 100 Amérindiens s'approcha du fort pour l’attaquer. Les Français prirent position dans les bois tout près de la fortification.
Washington donna l’ordre de les attaquer. On déplora des morts et des blessés des deux côtés, mais les Britanniques subirent plus de pertes. La victoire était acquise aux Français, ce qui déclencha une succession de plusieurs batailles qui menèrent au déclenchement de la guerre.
La traversée ou mésaventure d'un voyage transatlantique
Nous voici à bord d’un des 189 vaisseaux britanniques qui sont envoyés à Québec pour faire la guerre aux Français. C’est ici que nous retrouvons le premier combat du soldat : survivre à la traversée. Les tempêtes, les ennemis, le mauvais temps, les épidémies, les pirates et les naufrages guettent tour à tour les navires de combat.
Provenance des soldats
La plupart des régiments professionnels présents en Amérique viennent de l’Europe. Mais de quelles régions de la Grande-Bretagne proviennent les soldats qui se battent à Québec et combien sont-ils à l’été de 1759?
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Qu'est-ce qu'on mange?
Le simple soldat, qu’il soit britannique ou français, ne jouit pas d’une nourriture de bonne qualité. Non seulement la fraîcheur n’est pas au rendez-vous mais la variété fait aussi défaut.
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Armés jusqu'aux dents
Les navires du général Wolfe qui se dirigent vers Québec sont très bien armés. Dans les cales, on compte de grandes réserves de munitions et d’armes qui seront mises à la disposition de l’armée au moment où elle mettra le pied à terre. À Québec, l’armée du marquis de Montcalm ne jouit pas d’une telle abondance : les autorités françaises préfèrent plutôt concentrer leurs efforts en Europe. À vous de découvrir cet armement.
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Contre vents et marées
La durée d’une traversée varie beaucoup en temps et en qualité. Les militaires, peu habitués aux voyages sur mer, trouvent souvent bien pénible l’aventure vers le Canada ou vers les 13 colonies américaines.
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L'uniforme
Généralement, la couleur bleue est associée à l'armée française et la couleur rouge à l'armée britannique. Toutefois, on peut retrouver des habits rouges dans l’armée française (artillerie) et des habits bleus dans l’armée britannique (marine).
L’uniforme des soldats britanniques ressemblait beaucoup aux uniformes des soldats français. La couleur, une meilleure qualité de tissu et des vestes sans manches en constituaient les principales différences. Mais l’uniforme du soldat du 78e régiment d’infanterie des Fraser’s Highlanders était tout aussi spécial que les soldats écossais qui le portaient.
Changement de cap
Depuis le début de la guerre, les Britanniques s’entêtent à attaquer le coeur du continent qui sépare la colonie anglaise de la colonie française. Maintenant, l’objectif est différent : ils veulent frapper au cœur de la colonie, à Québec et à Montréal. C’est pourquoi, le major général Wolfe arrive par le fleuve Saint-Laurent avec la plus formidable flotte que l’on n’ait jamais vue en Amérique.
Un cortège funeste
En cette fin de juin 1759, les habitants des deux rives du fleuve Saint-Laurent voient défiler le plus impressionnant cortège de navires qu’ils aient vu de toute leur vie.
Cette flotte comprend 49 navires de guerre équipés de 1 877 pièces d’artillerie et de 134 chaloupes de débarquement. Il y a aussi 140 bateaux pour le transport des hommes et du ravitaillement. 18 000 marins, officiers et membres d’équipage manœuvrent cette flotte gigantesque qui a pour mandat de supporter l’effort militaire des 9 150 soldats professionnels qui ont à affronter les troupes du marquis de Montcalm. En quelques jours, près de 30 000 hommes et 189 navires se retrouvent devant Québec qui ne compte qu’environ 5 000 habitants.
La vie en campement
Le siège de Québec dure presque trois mois. Entre les batailles et les escarmouches, le simple soldat vaque à ses obligations quotidiennes dans le camp où il est retranché. Retrouvons-le dans l’exécution de ses tâches routinières.
Sitôt arrivés sur les lieux d’occupation, les soldats s’installent avec ordre et discipline dans d’immenses campements d’allure rudimentaire. C’est la vie de camp. Ces petites villes improvisées prennent alors le rythme monotone de la routine militaire.
Pendant que les officiers discutent de stratégies défensives et offensives, les soldats s’occupent comme ils le peuvent à l’exécution de leurs tâches quotidiennes.
On répond tout d’abord aux besoins essentiels. La coupe du bois, la préparation du feu occupent une large part de leur temps.
Ils entretiennent leurs armes qu’ils s’affairent à vérifier, à démonter, à réparer et à astiquer afin d’être prêts au combat.
Ils mettent autant de soins à leurs pièces d’artillerie afin de parer à toutes éventualités.
Une fois les tâches obligatoires accomplies, les soldats profitent de leurs rares moments libres pour de petits plaisirs qui agrémentent une vie plutôt rude.
À vos canons. Prêts? Feu!
Les canons sont utilisés sur les champs de bataille pour défendre ou attaquer des forteresses et, sur l’eau, pour couler les navires ennemis. Les artilleurs sont les spécialistes du fonctionnement de ces pièces d’artillerie. À Québec, l’armée du major général Wolfe possède des canons plus puissants que ceux de l’armée française ainsi qu’une plus grande quantité de boulets et de poudre à canon.
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Des brulôts inoffensifs
Sitôt que les navires britanniques apparaissent près de l’île d’Orléans, les habitants de la ville s’organisent. Les autorités militaires décident d’envoyer des barques et des radeaux bourrés d’explosifs vers la flotte de Wolfe. Arrivés tout près des bateaux anglais, le feu est mis à ces brûlots en espérant causer un maximum de dommages.
Les Français ont bien peu de ressources face à notre puissante armée. Quelques jours à peine après notre arrivée, le 28 juin, les Français tentent une manœuvre bien audacieuse contre nos navires.
Autour de minuit, ils nous ont envoyé une série de brûlots à la faveur de la marée descendante. Bien qu’encore à environ deux lieues du plus proche navire, ils mirent feu aux engins de guerre. Ce fut le plus grand feu d’artifice qu’il m’ait été donné de voir. Aucun dommage ne fut rapporté et les soldats et marins de Sa Majesté profitèrent d’un très beau spectacle.
Texte inspiré de : The Siege of Quebec...
Bombardements incessants
Pour les habitants de Québec, les bombardements sont une cause de soucis, de peines et de peurs. Voici ce qu’en dit un témoin anonyme de l’époque.
« Les ennemis nous ont envoyé pendant la nuit au moins 200 bombes ainsy que quantité de pots à feu, ce qui a embrasé la cathédrale ainsy qu'une vingtaine de maisons des environs qui toutes ont été réduites en cendres.»
«Quantité de femmes et enfants qui étoient restés dans la ville ont été beaucoup effrayés ; heureusement qu'il n'y a eu personne de tués ny même de blessés. Sur les 10 heures du matin, les ennemis ont un peu diminué leur feu...»
Extraits du « Journal du siège de Québec » qui a été écrit par une personne ayant été témoin des événements de l’été 1759. Même si l’auteur est resté anonyme, la qualité exceptionnelle des informations contenues dans ce journal en fait un document très précieux. Vous pouvez retrouver la version intégrale de ce journal en cliquant sur le bouton ci-dessous.
L’assaut ultime
L’assaut de la falaise à l’ouest de Québec semble de la pure folie. Toutefois, peu de sentinelles veillent à l’Anse-aux-Foulons. La nuit est noire et la diversion anglaise à Beauport fût un succès. Le major général Wolfe risque le tout pour le tout dans cette attaque. En quelques heures, l’armée britannique se retrouve sur les hauteurs de Québec, à quelques centaines de mètres de la ville. James Wolfe peut enfin se préparer pour une bataille en rangée. Le sort en est jeté, l’affrontement est inévitable.
La discipline britannique
Qu’il soit dans la marine, dans la cavalerie, dans l’artillerie ou tout simplement dans l’infanterie, le militaire doit savoir comment utiliser correctement son arme : le fusil à silex.
Le bon fonctionnement de l’infanterie repose sur la discipline et le bon ordre. Chacun des soldats doit connaître la routine de chargement du fusil. Le soldat, au garde-à-vous, doit faire passer son fusil dans sa main gauche afin d’avoir sa main droite libre. Celle-ci lui servira à prendre le dégorgeoir afin de nettoyer la batterie. Le soldat prendra ensuite une cartouche dans sa giberne et il la portera à sa bouche. Une fois qu’il a déchiré la cartouche, le soldat peut amorcer son arme en versant un peu de poudre noire dans le bassinet. Il vide ensuite le reste de la poudre, la balle et le papier dans la gueule du fusil. Il tire la baguette et bourre le tout. Il replace la baguette. Le soldat se met finalement en position de tir. Un bon soldat, durant la période de la guerre de Sept ans, doit être en mesure de faire trois chargements à la minute.
Un adversaire imposant
Un des meilleurs soldats de l’armée de Wolfe est, sans contredit, le grenadier. Il a tous les atouts qui permettent de terroriser l’ennemi. D’ailleurs, l’intimidation est très importante sur le champ de bataille.
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Une identité, un signal : un drapeau
À travers la fumée et les bruits d’explosion, le soldat a bien du mal à reconnaître son armée. Le drapeau de son régiment lui permettra de retrouver son chemin.
Sur le champ de bataille, les drapeaux servent à identifier les différents régiments afin que le soldat puisse se retrouver malgré le bruit et la fumée. Chaque régiment a toujours deux drapeaux, un drapeau régimentaire et un drapeau d’ordonnance. Chez les Britanniques, les drapeaux sont toujours représentés par le numéro du régiment, écrit en chiffres romains. On retrouve également l’Union Jack, le drapeau de l’Angleterre, dans un coin. Certains drapeaux pourront être également décorés d’une rose, d’une croix rouge ou de la couronne britannique.
Le sort en est jeté
La bataille est maintenant inévitable. Elle aura lieu sur les hauteurs d'Abraham. Écoutez comment quatre témoins racontent ce drame : un aide-de-camp du général Montcalm, un Canadien employé au magasin du Roy, le lieutenant John Knox de l'armée de Wolfe et le guerrier huron Petit Étienne.
Le 12 septembre, à bord du navire Sutherland...
Le Britannique :
La force de l’ennemi est maintenant divisée, il y a une grande pénurie de vivres dans leur campement, et le mécontentement s’est répandu dans les rangs des Canadiens : Le 13, avant le lever du jour, nous irons à l’assaut de la rive nord.
Pour ce débarquement, nous disposerons de trente bateaux à fond plat transportant environ seize cents hommes. La surprise sera grande pour l’ennemi, qui ne se doutera de rien à cause de la position avantageuse du lieu et, par conséquent, ils ne seront pas préparés à résister à une aussi audacieuse tentative.
En ce moment le matin du 13 septembre...
Le Canadien :
À la pointe du jour les ennemis ont débarqué à l’Anse des Mères …le factionnaire ayant entendu nager a crié qui vive, on a répondu en bon français provisions, et on a pris cela pour argent comptant d’autant qu’il devait passer des batteaux chargés de vivres, et l’ordre ayant été donné pour ne pas tirér dessus.
Le Britannique :
Cette grande entreprise est menée et exécutée dans le plus grand ordre et très discrètement.
Dès que nous atteignons le sommet, tout est calme et on n’entend aucun tir, grâce au comportement extraordinaire de l’infanterie légère menée par le Colonel Howe; il fait déjà jour.
Le Canadien :
Ils montent aussitôt la coste et en très peu de temps pénétrent chez Borgia Levasseur, ils s’emparent de la maison et de la grange ainsi que des maisons de St-Joseph.
Pendant ce temps à Beauport...
Le Français :
Un Canadien nous conte avec toutes les marques de la peur la plus décidée qu’il a seul échappé à la mort et que l’ennemi est sur la hauteur. Nous connaissons si bien les difficultés de pénétrer par ce point, pour peu qu’il soit défendu, que nous ne croyons pas un mot du récit d’un homme à qui nous croyons que la peur a tourné la tête.
Un peu plus loin...
L’Amérindien :
J’accompagne mon grand-père Tsa-wa-wan-hi, le grand chef des Hurons, quand nous joignons l’armée à Beauport avec 60 ou 70 de nos hommes matures, en plus de quelques jeunes hommes. On entend même la mousquetterie. Nos guerriers se précipitent de l’autre côté de la rivière Saint-Charles, afin de prendre part à la bataille
Le Français :
Je cours et trouve M.de Pontleroy, avec qui je monte sur la hauteur sans suivre de chemin que celui que le sifflement des balles nous indique.
Sur les plaines d’Abraham...
Le Canadien :
Les canadiens y accourent et se fusillent beaucoup mais comme le nombre des ennemis augmente de moment en moment, nos miliciens tirent d’un costé et d’autre sans faire un corps capable de tenir aux ennemis;
Le Français :
Nous joignons M. le marquis de Montcalm, qui rangea ses troupes en bataille, à mesure qu’elles arrivent. Les ennemis sont déjà formés et se retranchent, leur droite au fleuve et leur gauche au chemin Sainte-Foye. Ils paraissent être au moins quatre mille hommes, divisés en trois corps. Nous avons quelques pelotons en avance qui fusillent à la faveur des broussailles.
Le Britannique :
Le temps est à l’averse : il est environ 6 heures du matin et l’ennemi se présente sur les hauteurs, entre nous et la ville. Québec est droit devant nous, à l’est de notre position, l’ennemi est sous les murs.
Le Français :
Toutes nos troupes sont alors arrivées. Je m’arrête un moment avec M. le marquis de Montcalm qui me dit : « Nous ne pouvons éviter le combat. L’ennemi se retranche; il a déjà deux pièces de canon. Si nous lui donnons le temps de s‘établir, nous ne pourrons jamais l’attaquer avec le peu de troupes que nous avons. »
Le Britannique :
Il est dix heures du matin, l’ennemi commence à avancer sur trois colonnes,deux des colonnes avancent plutôt vers la gauche de notre armée, et la troisième vers la droite, et elles font feu obliquement sur les deux extrémités de notre ligne de bataille, à une distance de cent trente, jusqu’à parvenir à une distance de quarante verges; nos troupes offrent une solide résistance et font preuve de beaucoup d’intrépidité, continuant de réserver leur tir et se conformant strictement aux ordres de leurs officiers.
L’Amérindien :
Mon grand-père est trop âgé pour maintenir le rythme de ses guerriers. Il veut que je l’accompagne, mais au moment où il aperçoit les Hurons… il m’ordonne de retourner d’où nous venons. Je lui obéis, mais ne reviens sur mes pas que sur une courte distance. Je me cache pour observer ce qui se passe. Je ne vois pas grand chose de la bataille.
Le Canadien :
Les troupes de terre marchent au centre et celle de la marine et les canadiens sont sur les ailes, il donne cet ordre à la demie portée du fusils des ennemis qui les attendent de pied ferme…ce fut alors que le grand feu commença de part et d’autre…
Le Français :
Nos troupes partent en courant et en jetant de grands cris; elles s’arrêtent pour faire une décharge générale. Le premier rang français et canadien met un genou à terre et se couche après la décharge.
Le Britannique :
En formant la ligne de bataille, le général ordonne au régiment d’ajouter une balle additionnelle dans leur fusil. L’ensemble de nos troupes, particulièrement le corps d’armée central, se redresse et fait feu.
Le Canadien :
Messieurs de Sennezergue et de Fontbonne, l’un commandant et brigadier et l’autre commandant ont été tués sur le champ de bataille
Le Français :
L’ennemi riposte par un feu de peloton très vif. À l’instant nos troupes firent demi tour à droite et s’enfuirent à toutes jambes.
Le Britannique :
Sur ce, ils abandonnent et s’enfuient précipitamment, de sorte que, lorsque le nuage de fumée se dissipe, nos hommes ont eu le temps de recharger et, profitant de l’avantage dont nous disposons, de les poursuivre presque jusqu’aux portes de la ville et jusqu’au pont enjambant la petite rivière; nous redoublons le tir avec ardeur et faisons de nombreux prisonniers parmi les officiers et les soldats.
L’Amérindien :
J’entendis par la suite des guerriers raconter qu’ils avaient beaucoup tiraillé sur l’ennemi mais que dès que le général Montcalm avait donné l’attaque tout s’était déroulé trop vite et qu’ils n’avaient eu d’autres choix que de retourner vers leur village de Lorette.
Le Français :
Le désordre est si grand que les Anglais pourraient entrer dans la ville, pêle-mêle avec les fuyards, et nous couper le chemin du camp. L’on s’arrête enfin sous les murailles de la place où la peur fait entrer plus de huit cents hommes de tous les corps.
Le Britannique :
Toutefois, notre enthousiasme devant cette réussite est considérablement refroidi par la perte de l’un des plus grands héros que notre époque, ou toute autre époque, ait connue : le général James Wolfe, mortellement touché au moment où il consacrait toute son énergie à combattre à la tête des… grenadiers de Louisbourg.
Le Canadien :
Monsieur le marquis de Montcalm lieutenant général est mort de ses blessures et a été enterré aux ursulines; cette perte doit être sensible à l’état et encore plus à tous les canadiens…
À Cap-Santé, 10 jours plus tard...
Le Français :
Je n’ai plus que de malheurs à écrire; vingt fois j’ai pris la plume et vingt fois la douleur l’a fait tomber de mes mains. Comment me rappeler une suite d’évènements aussi assommants…? Nous étions sauvés, et nous sommes perdus!
Texte inspiré de : Journal du marquis de Montcalm...; The Siege of Quebec...; Journal du siège de Québec;Les Hurons et la...
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