Version HTML Parfois, le marquis de Montcalm en personne se déplace chez les Amérindiens afin de créer ou de maintenir des alliances. C’est dans une maison longue qu’on le retrouve, ici, à échanger le wampum, un collier symbolique amérindien. Plus tard, le général s’attardera à discuter autour du feu en partageant le calumet de paix. Le marquis de Montcalm voit comme un mal nécessaire ces négociations : il n’aime guère la façon dont les Amérindiens se battent. Mais le jeu n’en vaut-il pas la chandelle? À l’été 1759, la présence à Québec de près de 1800 guerriers amérindiens lui sera d’un précieux secours. Répartition des autochtones en Amérique Les Français ont su profiter de leur grande qualité de négociateur pour tisser de nombreuses alliances avec les tribus autochtones. Le grand Onontio : symbole de protection Chez les Amérindiens, comme chez les Européens et les Canadiens, les discussions au sujet de la guerre sont souvent très émotives. Les réflexions de ce guerrier nous en disent long sur les raisons qui ont motivé le choix de son alliance. Frères, savez-vous la différence entre notre père français Onontio et l’Anglais? Allez voir les forts que notre père Onontio a établis et vous y verrez que la terre sous ces murs est encore terre de chasse, alors qu’aussitôt que l’Anglais prend possession de la terre, le gibier fuit, les bois sont coupés, la terre se découvre et nous ne trouvons plus d’endroit où vivre à l’abri. Le rituel lié aux alliances Indispensables pour l’un comme pour l’autre, les alliances entre les Français et les Amérindiens sont toujours marquées par de nombreux rituels. Voici comment les Français décrivent ces rencontres mémorables. À notre arrivée, nous avons été salués d’une triple décharge de deux petits canons et de la mousqueterie des Sauvages. L’après-midi, on a tenu un conseil dans lequel le marquis de Montcalm a dit aux Sauvages qu’il venait les voir et leur donner par cette visite des marques de son amitié. Il a fini par dire qu’il leur donnait trois bœufs et plusieurs autres présents pour faire festin et qu’il comptait chanter la guerre et fumer avec eux dans la grande cabane du conseil. Les Sauvages ont remercié le marquis de Montcalm de sa visite, l’ont assuré qu’ils suivraient sa parole, qu’ils lui présenteraient le wampum et que le soir, ils lui donneraient l’état des guerriers destinés à marcher avec lui pour la guerre. Tribus impliquées dans le conflit Même si les Amérindiens ont fait des alliances avec les Français, ce ne sont pas toutes les tribus qui se retrouvent à Québec pour défendre la ville. Les alliances sont complétées et une grande partie des Amérindiens de l’est de l’Amérique du Nord se battront aux côtés des Français. Les beaux discours sont maintenant terminés et les guerriers se préparent au combat. Ils dansent, ils chantent et ils implorent les esprits de leur donner la victoire. Les motivations du guerrier Le guerrier amérindien est-il si différent du soldat européen ou canadien? Le guerrier amérindien est généralement un jeune homme dans la vingtaine qui va au combat afin de venger un mort, pour faire respecter son territoire ou encore pour soutenir une alliance. Il n’est pas payé pour se battre, il peut donc changer d’idée à tout moment s’il croit qu’il n’a plus de bonnes raisons de le faire ou s’il ressent de mauvais présages. Des armes redoutables Le guerrier amérindien était redouté pour son grand courage et les armes qu’il utilisait terrorisaient l’ennemi. Les préparatifs Pour le soldat professionnel, les préparatifs qui précèdent le combat sont routiniers et demandent de longues heures d’entraînement. Par contre, pour les Amérindiens, le chemin qui mène à la bataille est bien différent. Voyons un peu en quoi consistent ces préparatifs. Quelques jours avant de partir au combat, nous effectuons une série de préparatifs qui varient d’une tribu à l’autre. La plupart du temps, nous discutons longuement avant de nous décider et terminons notre cérémonie en fumant le calumet de guerre. Le corps peint en rouge et en noir, les guerriers exécutent des danses de guerre et pratiquent différents autres rituels comme le sacrifice d’animaux. Mais, la vision de mauvais présages ou de rêves prémonitoires peut nous faire changer d’avis au dernier moment. Et, quand ils se sentent enfin prêts, ils prennent le sentier de la guerre. Des opinions partagées La décision de prendre part au combat ne réjouit pas tous les Amérindiens. Certaines jeunes femmes s’inquiètent de voir partir les jeunes guerriers qui y laisseront peut-être leur vie. Elles accusent souvent les femmes plus âgées d’avoir poussé les hommes au combat par esprit de vengeance. Écoutons l’une d’entre elles nous expliquer ses sentiments. Vengeance, vengeance! Voilà les mots que ma belle-mère répète sans cesse lorsqu’on parle de l’Anglais. La mort est encore trop présente dans son cœur. Son fils et son frère ont payé de leur sang et de leur vie pour une guerre qui n’est pas la nôtre. Maintenant, son cœur est durci comme la roche et sa bouche crache le feu de la haine. Elle et les autres femmes plus âgées réclament vengeance et poussent les hommes à la guerre des Français. Les vieux sages du village se sont déjà réunis et ont donné leur accord aux préparatifs. Mais, mes sœurs et moi avons le sentiment que des esprits maléfiques nous guident vers un conflit qui nous fera tout perdre, même notre dignité. Tactiques guerrières Les Amérindiens sont reconnus pour être de fameux guerriers. Leurs façons de se battre sont, par ailleurs, complètement différentes de celles des Européens. Prenez connaissance de leurs manoeuvres en observant bien leurs tactiques de combat. Tout au long de l’été, les Amérindiens arrivent et repartent de la région de Québec, au gré de leurs désirs. Ils donnent l’impression aux Européens de ne pas participer activement au conflit. Pourtant, ils sont très actifs puisqu’ils multiplient les raids et les embuscades sur les positions britanniques. Même si les tactiques de leurs alliés ne font pas toujours l’unanimité chez les Français et les Canadiens, le harcèlement continuel des troupes britanniques favorise la résistance française. Est bien pris qui croyait prendre Le 31 juillet, Wolfe confiant, tente une offensive à Beauport. Est-ce une bonne tactique? Durs à suivre, ces Amérindiens! Durant l’été 1759, les Amérindiens sont en perpétuel mouvement et attaquent sans relâche, en harcelant les positions britanniques par des raids et des embuscades. Les tactiques amérindiennes ne cadrent pas avec la rigueur militaire européenne. Les officiers français aimeraient bien savoir où se trouvent leurs alliés autochtones. Malheureusement pour les Français, l’art de la surprise et de l’embuscade font en sorte qu’ils ne savent jamais où sont les tribus amérindiennes alliées. On les retrouve à un moment près de Cap-Rouge et, quelques jours plus tard, au pied de la chute Montmorency. De même, plusieurs tribus arrivent et partent de la région au gré de leurs intentions ou de leurs convictions. Contre toute attente, ces tactiques vont aussi révolutionner la façon de se battre et remettre en question les batailles en rangée. Le camouflage, l’embuscade, l’attaque surprise et les raids, que les Amérindiens pratiquent avec finesse, sont les nouvelles armes qui feront le succès des armées du futur. C’est de cette façon que, tout au long de l’été, ils vont faire des prisonniers, voler du matériel militaire chez l’ennemi, faire des attaques-surprises et, surtout, subtiliser quelques scalps anglais. Deux poids, deux mesures Le siège de Québec amène son lot d’inconvénients, le pire d’entre tous étant certainement la famine. Le vol de nourriture devient alors un véritable fléau qui sera sévèrement puni... À moins que... Les Amérindiens ne connaissent la notion de propriété privée. Pour eux, la nourriture doit être partagée entre ceux qui en ont besoin. Sur les plaines d’Abraham, les Amérindiens tiraillent sur l’ennemi anglais depuis le petit matin. Mais ils ont peu de place pour se cacher, leur action est limitée. Malgré cela, ils infligent des dommages appréciables aux troupes de Wolfe. Vers 9 heures, les Français et les Canadiens se présentent enfin sur le champ de bataille. Des guerriers terrifiants Les Amérindiens sont craints des Européens en raison de leurs techniques de combat impitoyables. La tenue de combat et l’apparence générale des guerriers sont déterminantes dans l’intimidation de leurs ennemis. Voyons à quoi ressemblent ces valeureux guerriers. Beaucoup de nations sauvages ont pour coutume de se faire piquer ou tatouer la peau. D’autres se contentent de se peindre la peau et le visage de différentes couleurs, en se frottant d’abord avec de la graisse d’ours, ensuite du noir, du rouge, du bleu et du vert. C’est une parure lorsqu’ils sont en guerre pour épouvanter ou intimider l’ennemi. Ils sont nus, à l’exception du brayet et quelques fois des mitasses. Leur tête est rasée; des plumes en font l’ornement. Ils ont les oreilles pendantes jusqu’à l’épaule, qu’ils prennent soin d’attacher pour ne pas être gênés dans leur course. Ils sont sans poil sur le corps et le visage et, finalement, ils portent souvent fièrement des anneaux au nez et des bracelets aux bras. Deux marques distinctives : la patience et le scalp Lors de la bataille des plaines d’Abraham, les Amérindiens n’ont pu utiliser leur arme favorite : l’effet de surprise. Dans ce grand champ à découvert, il ne restait pour se cacher que les bosquets situés de chaque côté des lignes anglaises. Normalement, les Amérindiens cherchent une position qui leur donne un avantage en s’embusquant près de l’endroit où ils veulent frapper. Ils se tiennent tranquilles pendant de longues heures, et parfois même des jours, jusqu’à ce que leur chef lance le cri de guerre. Ils profitent de la surprise pour tirer sur l’ennemi avec leurs fusils, puis, ils s’élancent, la hache à la main, afin de finir la besogne. Si l’adversaire tombe, les guerriers en profitent pour lui arracher la chevelure. En brandissant son scalp, le guerrier lance son terrible cri de guerre. Voilà comment un soldat français décrit le tout : La bataille est maintenant inévitable. Elle aura lieu sur les hauteurs d'Abraham. Écoutez comment quatre témoins racontent ce drame : un aide-de-camp du général Montcalm, un Canadien employé au magasin du Roy, le lieutenant John Knox de l'armée de Wolfe et le guerrier huron Petit Étienne. Le 12 septembre, à bord du navire Sutherland... Le Français • Le Britannique • Le Canadien • L'Amérindien Accueil Liens Crédits Glossaire Guide pédagogique Sources Nous joindre English Version |